Les 4 principales causes d’échec d’une fusion-acquisition

23 mars 2023

La fusion-acquisition est une stratégie courante pour les entreprises qui cherchent à étendre leur portée (d’un point de vue géographique ou produits) ou gagner des parts de marché. Ces transactions restent parfois risquées et peuvent échouer pour plusieurs raisons.

Parmi les 4 causes d’échec les plus couramment citées :

  • Surévaluation

    la surévaluation de la valorisation de l’entreprise rachetée : le coût de l’acquisition peut souvent être trop élevé et difficile à supporter,

  • Manque

    le manque de préparation en amont de cette fusacq,

  • Différences

    les différences culturelles peuvent être un sérieux frein, s’il n’est pas bien anticipé,

  • Engagement

    l’absence d’engagement de la part d’un des dirigeants

Détaillons ces points.

Cause d’échec n°1 : Une valorisation mal ajustée

L’une des principales raisons pour lesquelles une fusion-acquisition peut échouer est que la société acquérante a payé trop cher pour l’entreprise cible.
Les acquéreurs sont en effet tentés d’offrir un prix trop élevé à cause :

  • de la pression exercée par l’entourage, l’environnement dans lequel se fait cette acquisition,
  • de la peur de passer à côté de cette opportunité et voir un concurrent rafler la mise,
  • de mauvais conseils, d’une mauvaise évaluation de la valorisation de cette entreprise.

Attention par ailleurs à un point important, payer un prix excessif peut entraîner une trop importante dilution pour les actionnaires !

Pour éviter ces écueils, il est essentiel d’effectuer un audit minutieux avant de faire une offre. Il est important de prendre en compte :

  • les facteurs financiers bien sûr, tels que les états financiers et les flux de trésorerie passés et à venir,
  • les facteurs non financiers, tels que les risques opérationnels, s’il en est, et les opportunités de croissance,
  • les synergies potentielles (voire nécessaires et indispensables) entre les deux entreprises après l’opération,
  • l’impact de la transaction sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise.

Enfin, et si elle n’a pas d’autres choix, soyons lucides, la société acquérante doit être prête à abandonner la transaction ! Si elle ne peut pas trouver une valeur juste et équitable pour les actionnaires de l’entreprise, les salariés, les dirigeants, les synergies futures… jeter l’éponge peut être la plus sage des décisions, même à regret.

Il est donc essentiel de prendre le temps nécessaire pour évaluer l’entreprise cible et proposer un prix juste et raisonnable, même si les négociations se font sous la pression du calendrier (c’est souvent le cas).

Le manque de préparation

Un autre facteur qui contribue souvent à l’échec d’une fusion-acquisition est le manque de préparation de la part de l’entreprise acquérante.

Une fusacq, c’est complexe ! L’exercice nécessite une planification minutieuse et une coordination entre toutes les équipes et les différents corps de métier de l’entreprise (opérationnels ou support, front-office et back-office). Si les repreneurs ne sont pas correctement préparés à gérer ces défis, la transaction peut échouer, ou si la transaction est déjà faite, les 100 premiers jours seront très difficiles.

Pour éviter ce piège, il est primordial d’élaborer un plan détaillé pour la fusion-acquisition avant de conclure la transaction et d’identifier les risques potentiels. Ce plan doit décrire les étapes de la fusion, les rôles et les responsabilités de chaque équipe, ainsi que les échéances et les objectifs clés :

Analyse de l’organisation

des deux entreprises : comprendre leur culture et leurs valeurs et comment elles sont complémentaires

Évaluer leur compatibilité

stratégique : objectifs de croissance, de rentabilité, de stratégie de production, de stratégie commerciale. Il vaut mieux être sur la même longueur d’ondes, si elles ne sont pas, ce n’est pas un frein pour autant, à condition de l’avoir identifié en amont et d’envisager des solutions concrètes

Audit
financier

bilans comptables, états financiers, risques financiers, coûts induits par l’opération de la fusion-acquisition.

Planifier rigoureusement

l’intégration de chaque poste de l’entreprise pour éviter les surprises et communiquer auprès des différentes équipes, voire les former quand cela est nécessaire.

Vous augmenterez vos chances de réussite en minimisant les risques et en maximisant les synergies potentielles.

Pendant cette période, les équipes des deux entreprises doivent travailler main dans la main pour intégrer les processus et les systèmes, tout en préservant la continuité des activités. En outre, les acquéreurs doivent être prêts à fournir des ressources supplémentaires, comme par exemple des équipes de projet et des experts externes. Cela facilitera la transition.

Gestion Culturelle Fusion Entreprises

Un point délicat

Les différences culturelles

Enfin, les différences culturelles entre les deux entreprises peuvent contribuer à l’échec (ou au moins la difficile avancée) d’une fusion-acquisition. Ces critères sont difficilement généralisables, et même lorsqu’il existe des différences majeures, ce n’est pas toujours forcément un frein.

Les entreprises ont souvent des cultures organisationnelles uniques, et si ces cultures ne sont pas compatibles, la fusion-acquisition peut échouer. L’idéal est donc de les identifier, au plus tôt dans le processus, et d’évaluer leur impact sur le bon déroulé de l’opération.
Mais à quoi faut-il être attentif ?

    • Styles de gestion : comment l’ensemble des salariés et des dirigeants travaillent-ils, s’organisent-ils et interagissent-ils ensemble ?
    • Valeurs : c’est aussi une question de style, mais les valeurs sont souvent plus ancrées encore parce qu’elles sont le fondement de tout
    • Langue et communication : et nous ne parlons pas seulement de langues françaises ou étrangères, mais parfois aussi de jargons techniques !
    • Histoire et tradition : Les entreprises peuvent avoir une histoire et des traditions différentes qui peuvent influencer la culture de l’entreprise.

Il est primordial (dans la phase d’audit en amont) de faire une analyse approfondie de la culture d’entreprises de chaque acteur avant de conclure une fusion-acquisition. Nous en parlons d’ailleurs plus spécifiquement ici « Vos cultures sont-elles compatibles ? ».

Une fois les différences marquantes identifiées, il faut établir un plan d’action pour surmonter les éventuels dysfonctionnements que cela pourrait engendrer. Le repreneur doit être prêt à investir dans la formation et le développement des employés pour aider à promouvoir la nouvelle culture organisationnelle et à assurer une transition en douceur.

Une collaboration bilatérale sans faille

Le rôle des dirigeants est absolument indispensable dans une fusion-acquisition. Si un des dirigeants (ou un membre de l’équipe dirigeante) ne s’implique pas suffisamment dans la fusion-acquisition, cela peut entraîner un échec de la transaction. Voici quelques raisons pour lesquelles cela peut arriver.

  • Un déficit de communication

    Un dirigeant peut mal communiquer ou communiquer insuffisamment avec telles ou telles parties prenantes de l’entreprise. Cela peut provoquer des incertitudes, des inquiétudes voire des tensions parmi les employés, les clients et les fournisseurs. Il en résulte une perte de confiance dans la direction de l’entreprise pouvant affecter négativement la culture de l’entreprise et l’opération de reprise dans son ensemble.

  • La prise de mauvaises décisions

    Les dirigeants ont un rôle important dans l’évaluation de la compatibilité stratégique, la planification de l’intégration et la gestion des risques associés à une fusion-acquisition. S’ils ne prennent pas les bonnes décisions, les conséquences financières et opérationnelles peuvent être négatives pour l’entreprise.

  • Une mauvaise gestion du personnel

    Les managers sont essentiels dans la gestion des employés des deux entreprises pendant la période de transition tant en termes de communication qu’en termes de management. S’ils ne parviennent pas à gérer efficacement les employés, à les faire passer ce cap, alors certains salariés, parfois des talents clés, peuvent avoir une baisse de motivation, d’engagement, voire quitter l’entreprise. Il faut bien sûr tout faire pour conserver le moral au beau fixe !

Les dirigeants doivent s’impliquer activement et personnellement dans toutes les étapes de la fusion-acquisition pour maximiser les chances de succès de la transaction. S’ils ne prennent pas leurs responsabilités à cœur et ne s’engagent pas suffisamment, cela peut entraîner des conséquences négatives pour l’entreprise, sa valeur et toute la fusion acquisition.

Une préparation minutieuse, c’est une des clés

Voici 4 des principales causes d’échec d’une fusion-acquisition, mais certaines d’entre elles peuvent être plus prépondérantes que d’autres et prendre le dessus. Pour conserver le maximum de chance que la fusacq aboutisse, l’entreprise acquérante doit effectuer une évaluation minutieuse de l’entreprise cible, élaborer un plan détaillé pour la fusion-acquisition tenant compte des forces et faiblesses de tous les acteurs et intégrer les cultures organisationnelles des deux entreprises.

Nous avons vu que les risques d’échec peuvent être minimisés, mais restons enfin conscients du fait qu’une fusion-acquisition réussie n’est jamais garantie. En investissant le temps et les ressources nécessaires pour planifier et exécuter une fusion-acquisition, les chances de succès seront maximum et les objectifs seront plus facilement atteints :

    • expansion de la présence sur le marché
    • acquisition de nouvelles technologies et de nouveaux produits
    • réalisation d’économies d’échelle.
Ressources Nécessaires Réussite Fusion-Acquisition

Pour aller plus loin

Bien préparer une fusion acquisition, c’est dans notre ADN.

Nous accompagnons déjà de nombreuses sociétés vers la réussite de leurs acquisitions/reprises.